Un fil qui est filé en utilisant des fibres pré-teintes. Ces fibres sont mélangées entre elles pour donner un aspect particulier. (Par exemple, le noir et le blanc peuvent être mélangés ensemble pour créer un fil de couleur gris chiné). Le terme "chiné" peut également être utilisé pour décrire le tissu fabriqué à partir de ces fils.
L'univers du textile ne manque pas de vocabulaire, reflétant la diversité des techniques développées au fil des années. Ici, la couleur chinée est la désignation d'un rendu de couleurs obtenu à partir d'un mélange de fils, colorés avant qu'ils ne soient montés sur le métier à tisser.
Une petite histoire de la technique de la couleur chinée
La technique de la couleur chinée ressemble de près à la technique de l'ikat. C'est une méthode ancestrale de teinture et de tissage pour créer des motifs colorés et distinctifs sur les textiles. Son histoire remonte à des milliers d'années et les premières traces ont été retrouvées en Asie centrale et en Indonésie, à l'Antiquité. On peut retrouver les motifs ikat sur des tapisseries, des couvertures ou sur des vêtements.
Pour ce qui est du procédé, l'ikat consiste à lier et à teindre des fils de chaîne ou de trame. Toutes les couleurs destinées à apparaître dans le motif doivent donc être traitées individuellement. Ensuite, les fils colorés sont disposés à des intervalles précis afin qu'au moment du tissage, ils se juxtaposent pour former le dessin souhaité. Cette technique exige donc une grande précision et un savoir-faire considérable.
Au début du XVIIIe siècle, certains pays occidentaux, dont la France, ont emprunté cette technique, ce qui a permis le développement de la technique du chiné à la branche.
La notion de la technique du chiné à la branche
Contrairement à la technique ancestrale du chiné où les fils colorés sont mélangés avant d'être tissés, le chiné à la branche consiste à attacher de petits groupes de fils de chaîne à des intervalles réguliers sur une barre horizontale appelée « branche ». Ils sont ensuite teints ensemble pour créer des motifs ou des effets de couleur spécifiques. Ce n'est qu'après que les fils teints sont montés sur le métier à tisser et tissés avec un fil de trame d'une seule couleur.
Dans l'industrie textile moderne, le fil de chaîne coloré est monté sur le métier à tisser pour être tissé avec un fil de trame teintée ou non selon le rendu désiré. En raison des légers déplacements des fils lors du tissage, le tissu prend souvent un effet flammé, parfois flou avec une certaine profondeur.
Il est bon de savoir qu'il existe une autre méthode appelée le chiné à la chaîne. Il s'agit de tisser une chaîne de fils sans couleur avec une trame non définitive. De la couleur est ensuite imprégnée sur le tissu à l'aide de rouleaux. Puis, on retire la première trame pour continuer le tissage. Contrairement au chiné à la branche, cette technique permet d'avoir une meilleure précision du motif.
Les couleurs chinées peuvent ainsi varier en intensité, allant des nuances subtiles aux contrastes plus marqués.
Une large utilisation de la couleur chinée
Si le terme « chiné » désigne la couleur, il peut également désigner le tissu lui-même. Le nombre de coloris utilisés dans le tissu peut varier, mais généralement, on retrouve au moins deux coloris dans un tissu chiné. Par ailleurs, les matières de fabrication de ce tissu ne se limitent pas au coton. La technique est alors introduite dans le tissage de la soie, du polyester, de l'élasthanne, voire dans des mélanges de fibres naturelles et synthétiques.
La couleur chinée est habituellement utilisée en ameublement (tapisserie, coussins, voilures…) en raison de ces motifs souvent floraux. Mais, là où le quotidien s'implique, elle s'invite désormais dans les vêtements et même dans les accessoires tels que les sacs.
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